Mes 5 films préférés avec Bouli Lanners
À l’occasion de la sortie de C’est ça l’amour, réalisé par Claire Burger, Lucile Bellan se mouille et détermine, dans l’ordre, son top 5 des meilleurs films de l’interprète principal Bouli Lanners, interprète d’un père célibataire qui s’occupe amoureusement de ses deux filles.
Numéro 5 : Lulu femme nue de Sólveig Anspach
L’avant-dernier film de la regrettée Sólveig Anspach est un portrait déchirant, celui d’une femme qui va profondément remettre son existence en question après avoir dressé le triste bilan de la première partie de son existence. C’est du côté de la côte vendéenne que l’héroïne, jouée par Karin Viard, va faire le point et se mettre à nu. Le catalyseur de tout cela, c’est le personnage de Bouli Lanners, dont la tendresse est parfaitement exploitée par la réalisatrice. Un film qui fait du bien, à l’image de son acteur rempli de bienveillance et de confiance.
Numéro 4 : Louise-Michel de Benoît Delépine et Gustave Kervern
Le duo de cinéastes grolandais n’a pas toujours une inspiration égale, mais ce récit de la rencontre entre une ouvrière analphabète (Yolande Moreau) et le tueur incompétent qu’elle a engagé avec ses collègues afin de dézinguer un patron irresponsable est plein de saveur. Lanners a toute la liberté d’y exprimer son talent comique, mais l’émotion n’est jamais loin, comme c’est souvent le cas chez Kervern et Delépine. La rencontre avec Yolande Moreau provoque de jolies étincelles teintées d’yeux embrumés.
Numéro 3 : J’ai toujours rêvé d’être un gangster de Samuel Benchetrit
Même s’il lui a été souvent reproché de s’être trop inspiré de Jim Jarmusch, Samuel Benchetrit livre ici son meilleur film. Hommage au film noir, déclaration d’amour à quelques artistes qui ont accompagné son propre parcours d’artiste, le film de l’écrivain-cinéaste consiste en une série de segments filmés en noir et blanc, raccordés entre eux par un fil rouge en forme de cafétéria miteuse. Lanners y incarne un kidnappeur pas franchement doué, et particulièrement consterné par l’attitude et les réflexions de son complice, incarné par le comédien Serge Larivière. Clown blanc, auguste : le numéro est absolument délicieux, et les larmes de rire ne sont pas interdites.
Numéro 2 : Petit paysan de Hubert Charuel
Le héros de Petit paysan, c’est Pierre, cet agriculteur qui élève seul des vaches laitières et se met soudain à craindre que la santé de l’une d’entre elles ne condamne l’ensemble du troupeau. En résulte un thriller agricole hyper prenant, à l’issue duquel Pierre finira par se tourner vers un fermier belge ayant vécu les mêmes misères que lui. Dans la peau de cet agriculteur désespéré, Bouli Lanners bouleverse autant qu’il préoccupe. À l’image d’un film qui nous fait trop bien comprendre que le bonheur n’est pas forcément dans le pré.
Numéro 1 : Eldorado de Bouli Lanners
Réalisateur de plusieurs films (d’Ultranova à Les Premiers, les derniers), Lanners est un vrai bon cinéaste, mais rien dans sa filmographie ne dépasse Eldorado, somptueux road movie qui convoque les plus grands auteurs américains sans jamais renier sa belgitude. Ce face-à-face entre un revendeur de voitures et l’homme qui a tenté de cambrioler son domicile par effraction dit beaucoup de l’humanité absolue de Bouli Lanners : acteur ou cinéaste, le Belge est un homme superbe, mêlant douceur, drôlerie et colère au sein d’un même geste.
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